Mitsubishi Lancer Evolution II : l'ascension d'une icône du rallye

Mitsubishi Lancer Evolution II blanche sur une route de montagne brumeuse au Japon
Table des matières

Peu de véhicules incarnent aussi viscéralement l'esprit de la compétition que la lignée Evolution. Avant que la marque aux trois diamants ne domine totalement le monde du rallye, la Mitsubishi Evo 2 a joué un rôle charnière, transformant une berline prometteuse en une véritable arme de guerre. Lancée en 1994, cette itération a corrigé les défauts de jeunesse de sa devancière pour offrir une expérience de pilotage brute et mécanique. Cet article explore l'ingénierie et l'histoire de ce modèle légendaire, une étape clé pour maîtriser l'univers mécanique et comprendre l'ADN des sportives japonaises des années 90.

Les infos à retenir

  • 🏁 Née pour le WRC en 1994, l'Evo 2 privilégie l'efficacité brute à l'asphalte comme sur terre.

  • ⚙️ Le mythique moteur 4G63 grimpe à 260 ch, propulsant l'auto de 0 à 100 km/h en 5 secondes.

  • 🛣️ Un empattement allongé et un différentiel mécanique transfigurent la tenue de route par rapport à l'Evo 1.

  • 💰 Devenue collector, elle exige une vigilance accrue sur la corrosion et l'historique d'entretien.

Histoire et origines de la Mitsubishi Lancer Evolution II

L'histoire de ce modèle est indissociable des exigences d'homologation pour le championnat du monde des rallyes. Produite à peine un an après la première itération, la CE9A (code châssis de l'Evo II) est née d'une nécessité absolue : affiner le comportement dynamique pour rivaliser avec Subaru et Toyota. Contrairement aux voitures modernes développées sur des cycles longs, cette machine a été conçue dans l'urgence de la compétition, avec une production limitée débutant en janvier 1994. Elle ne cherchait pas le confort, mais l'efficacité pure sur les spéciales de gravier et d'asphalte.

L'héritage de la première génération

Si l'Evo I a posé les bases, elle souffrait d'un châssis trop souple et d'une instabilité à haute vitesse. L'Evo II a capitalisé sur cet héritage en rigidifiant la structure de 30 %, créant ainsi une plateforme bien plus réactive pour les pilotes.

Performances et moteur 4G63 : le cœur de la bête

Sous le capot ajouré trône le légendaire moteur 4G63, un bloc 2,0 litres turbocompressé qui définit l'âme de cette série. Sur cette génération, la puissance a été portée à 260 chevaux (contre 250 précédemment), un chiffre colossal pour l'époque compte tenu du poids plume de l'auto (environ 1 250 kg). Cette augmentation n'est pas seulement un chiffre sur papier ; elle se traduit par une réponse à l'accélération plus franche et une allonge supérieure, permettant de franchir le 0 à 100 km/h en environ 5 secondes.

Évolutions techniques par rapport à l'Evo I

Les ingénieurs ont augmenté la pression de suralimentation du turbo et optimisé l'échappement. La levée des soupapes a été modifiée, offrant ainsi un couple plus disponible à mi-régime, crucial pour les relances en sortie d'épingle.

Design et aérodynamisme : un look prêt pour la course

Esthétiquement, cette berline sportive japonaise ne fait pas dans la dentelle. Chaque appendice a une fonction précise dictée par la soufflerie et les chronomètres. Le pare-chocs avant a été redessiné avec une lame plus prononcée pour canaliser l'air vers l'intercooler massif. À l'arrière, l'ajout d'un "wickerbill" (petite équerre) sur l'aileron a considérablement amélioré l'appui aérodynamique à haute vitesse. Les jantes OZ Racing blanches à cinq branches, devenues iconiques, complètent ce look agressif. C'est un design brutaliste qui privilégie la fonction sur la forme, s'éloignant des codes de l'emblème de prestige que l'on retrouve chez certains constructeurs européens, pour affirmer une identité purement issue du WRC.

Comportement routier et transmission intégrale

C'est sur la route que la Mitsubishi Evo 2 révèle tout son potentiel, surpassant souvent des voitures bien plus puissantes grâce à son agilité. Le constructeur a augmenté l'empattement de 10 mm et élargi les voies avant et arrière, transformant radicalement la tenue de route. La voiture vire à plat et communique chaque information du bitume directement dans les mains du conducteur. La célèbre transmission intégrale permanente est ici couplée à un différentiel à glissement limité mécanique à l'arrière, remplaçant le système visqueux de la version précédente. Ce changement technique offre une motricité diabolique, permettant d'extraire la voiture des courbes avec une violence maîtrisée, peu importe les conditions météorologiques.

Mitsubishi Evo 2 en plein dérapage sur une piste de rallye poussiéreuse

La maîtrise de la transmission intégrale en rallye

Acheter une Mitsubishi Evo 2 : conseils et cote

Acquérir ce morceau d'histoire demande aujourd'hui patience et budget. La rareté du modèle fait grimper la cote de façon spectaculaire. À l'instar d'un autre modèle collector aux antipodes de sa philosophie, l'Evo 2 attire des passionnés en quête d'exclusivité. Lors d'un achat, la vigilance est de mise concernant la corrosion, véritable fléau des châssis de cette époque, notamment au niveau des longerons et des passages de roue. Mécaniquement, le bloc est robuste, mais la transmission et les synchros de boîte peuvent montrer des signes de fatigue si l'auto a été brutalisée. Privilégiez un exemplaire avec un historique limpide plutôt qu'une voiture préparée dont la fiabilité pourrait être compromise.

Avis de l'équipe AutoMotoDaily

« La Mitsubishi Evo 2 est le point de bascule de la lignée. Elle offre cette sensation de pilotage analogique pure que les voitures modernes ont perdue. C'est une machine sans filtre, où chaque vibration du différentiel mécanique remonte dans le volant. Un investissement passion indispensable. »

La Lancer Evolution II marque le moment où Mitsubishi a cessé de simplement participer pour commencer à menacer les leaders du championnat. Plus rigide, plus puissante et mieux suspendue que son aînée, elle offre une expérience de conduite analogique qu'aucun véhicule moderne aseptisé ne peut reproduire. Posséder une Mitsubishi Evo 2 aujourd'hui, c'est détenir une pièce maîtresse de l'ingénierie japonaise, un témoin de l'âge d'or du rallye. Pour les puristes, c'est sans doute l'un des investissements les plus passionnants du marché automobile actuel.

Foire Aux Questions (FAQ)

Quelle est la différence majeure entre l'Evo 1 et l'Evo 2 ?

L'Evo 2 gagne 10 chevaux, mais surtout un empattement allongé et un différentiel arrière mécanique à glissement limité qui améliore radicalement la motricité en sortie de courbe.

La Mitsubishi Evo 2 est-elle fiable pour un usage régulier ?

Le bloc moteur est très robuste, mais la transmission et la boîte de vitesses demandent un entretien rigoureux. Attention surtout à la corrosion structurelle, fréquente sur ces châssis.

Peut-on utiliser une Evo 2 comme voiture de tous les jours ?

C'est possible mais fatiguant. L'amortissement est très ferme, l'insonorisation inexistante et la consommation élevée. Elle est conçue pour l'attaque, pas pour le confort des trajets quotidiens.

Articles similaires

Vue de face iconique de la BMW 3.0 CSL 1973 style studio
BMW 3.0 CSL 1973 : l'histoire de la célèbre Batmobile

Dans le panthéon des légendes allemandes, peu de silhouettes sont aussi reconnaissables que celle de la célèbre « Batmobile ». Née d'une rivalité féroce sur les circuits européens, la BMW 3.0 CSL 1973 a redéfini le concept du coupé sportif. Ce n'était pas simplement une voiture, mais la réponse agressive de Munich face à la domination de Ford. Il est parfois utile de maîtriser l'univers mécanique pour saisir l'ampleur de telles innovations techniques. Cet article explore comment un châssis allégé et une aérodynamique radicale ont jeté les bases de la division M. Découvrez pourquoi cette homologation spéciale reste le Saint Graal absolu pour les collectionneurs avertis et les amateurs de mécanique pure.

27 déc. 2025

Gros plan iconique sur les capteurs optiques d'un radar hibou.
Radar hibou : fonctionnement, flash et marges d'erreur

Vous avez sans doute déjà remarqué cette mystérieuse remorque grise stationnée sur le bas-côté, équipée d'une vitre noire inquiétante. Communément appelé radar hibou, ce dispositif de contrôle automatisé prolifère sur le réseau routier français. Contrairement aux cabines fixes, ce radar autonome change régulièrement de position, piégeant les automobilistes habitués à leur trajet quotidien. Mais quelle technologie se cache derrière cette machine capable de surveiller plusieurs voies simultanément ? Nous décryptons ici le fonctionnement de ce gendarme de fer pour mieux rouler au quotidien, ses zones de déploiement favorites et les démarches à suivre si vous vous faites flasher.

15 nov. 2025

Publié le : 30/12/2025